De façon descriptive, nous pouvons voir en chaque personne ses propres tendances (faibles) à croître envers l'auto-actualisation; et nous pouvons aussi voir de façon descriptive ses différentes tendances (faibles) à régresser (par peur, hostilité ou paresse). C'est la tâche de l'éducation, de la thérapie, du mariage et de la famille de s'allier aux premières, et de favoriser la croissance individuelle. Mais pourquoi ? Comment le prouver ? Pourquoi ceci n'est-il pas simplement une introduction sournoise des valeurs arbitraires, cachés du thérapeute ?
1. L'expérience clinique ainsi que certaines preuves expérimentales nous enseignent que les conséquences de ce choix orienté à la croissance sont "meilleurs" du point de vue des valeurs biologiques, c'est-à-dire santé physique, absence de douleurs, d'inconfort, d'anxiété, de tension, d'insomnie, de cauchemars, d'indigestion, de constipation, etc. de longévité, d'absence de peur, de plaisir de fonctionner pleinement, de beauté, de prouesses sexuelles, d'attirance sexuelle, de bonnes dents, de choses saines, de bons pieds, etc. et de bonnes grossesses, de bonnes naissances, de bonnes morts et de plus amusement, de plus de plaisir, de plus de bonheur, de plus de Peak-Experiences, etc.. C'est-à-dire, si une personne pouvait elle-même voir toutes les conséquences probables de la croissance et toutes les conséquences probables du laisser-aller ou de la régression, et s'il était permis de choisir entre eux, ils choisiraient toujours (en principe, et dans de "bonnes conditions") les conséquences la croissance, et rejetteraient les conséquences de la régression. C'est-à-dire, plus quelqu'un connaît les conséquences réelles des choix de croissance et des choix de régression, plus les choix de croissance deviennent attrayants pour pratiquement tout être humain. Et ceux-ci sont les choix réels qu'il tentera faire si les conditions sont bonnes, c'est-à-dire si un véritable libre choix lui est permis de manière que son organisme puisse exprimer sa propre nature.
2. Les conséquences de choix de croissance sont plus en accord avec l'intention paradigmatique (C. Daly, King), avec l'utilisation réelle des capacités (au lieu des inhibitions, de l'atrophie, ou de la diminution), c'est-à-dire en utilisant les articulations, les muscles, le cerveau, les organes sexuels, etc. plutôt que de ne pas les utiliser, ou de les utiliser d'une façon conflictuelle ou inefficace, ou en perdant leur usage.
3. Les conséquences de la croissance sont plus en accord avec soit la survie et l'expansion du type darwinien, soit la survie expansion selon Kropotkin. C'est-à-dire, la croissance à une plus forte valeur de survie que la régression et la défense (sous de "bonnes" conditions). (La régression et la défense ont quelquefois une plus grande valeur de survie pour un individu particulier, sous de "mauvaises" conditions, c'est-à-dire lorsqu'il n'y a pas suffisamment de ressources, pas suffisamment de gratifiants des besoins, des conditions d'intérêt mutuellement exclusifs, d'hostilité, de division, etc.. Mais de "mauvaises" conditions veulent toujours dire que cette plus grande valeur de survie pour certains doit être compensée par une moindre valeur de survie pour d'autres. Cependant, la plus grande valeur de survie pour l'individu dans de "bonnes" conditions est "gratuite", c'est-à-dire elle ne coûte rien à personne.
4. La croissance est plus en accord avec la définition de Hartmann (27) du "bon" être humain. C'est-à-dire, c'est une meilleure façon d'accomplir plus des caractéristiques intrinsèques du concept "être humain". La régression et la défense, vivre au niveau de la sécurité constituent une façon d'abandonner beaucoup de ces caractéristiques "élevées" en échange de la simple survie. (Les "mauvaises" conditions peuvent aussi être définies de façon circulaire comme des conditions qui rendent possible la gratification des besoins bas seulement au prix de l'abandon de la gratification des besoins élevés.
5. Le paragraphe ci-dessus peut être formulé d'une façon différente, générant des problèmes différents et un vocabulaire différent. Nous pouvons commencer en sélectionnant le "meilleurs spécimens", l'exemplaire, le "spécimen-type" des taxonomistes, c'est-à-dire les plus pleinement développés et les plus pleinement "caractéristiques" de ces caractéristiques qui définissent l'espèce (c'est-à-dire le plus tigre des tigres, le plus lion des lions, le chien le plus canin, etc..), de la même façon qu'il est aujourd'hui fait aux réunions 4H ou des jeunes hommes ou des jeunes femmes les plus sains sont sélectionnés. Si nous utilisons ce "meilleur spécimen" dans le sens zoologique ou des taxonomistes, comme un modèle, alors la croissance conduit à progresser vers la ressemblance à ce modèle, et la régression à s'en éloigner.
6. Il semble que le bébé non-pathologique placé dans des situations de libre choix, avec de nombreux choix disponibles, tend à choisir son chemin vers la croissance plutôt que vers la régression (61). De la même façon, une plante, ou un animal choisit parmi les millions d'objets dans le monde ceux qui "conviennent" à leur nature. Ceux-ci s'appuient sur leur propre nature physique-chimique-biologique, c'est-à-dire ce que les racines vont absorber et ce qu'elles ne vont pas absorber, ce qui peut être métabolisé et ce qui ne peut pas l'être, ce qui peut être digéré et ce qui ne peut pas l'être, si l'ensoleillement aide ou nuit, etc.
7. Une source de données particulièrement importante pour soutenir la justification biologique a préférer la croissance à la régression est l'expérience de la "thérapie de découverte" ou ce que j'ai appelé la thérapie Taoïste. Ce qui émerge ici est la propre nature de la personne, sa propre identité, son pli, ses propres goûts, sa vocation, ses valeurs particulières, et ses valeurs idiosyncrasiques. Ces valeurs idiosyncrasiques sont si souvent différentes des valeurs idiosyncrasiques du thérapeute qu'elles constituent une validation de la question, c'est-à-dire la thérapie de découverte constitue véritablement une découverte plutôt qu'une endoctrination (48).
Les conditions qui rendent la découverte probable ont été bien expliquées, par exemple par Rogers (82), et sont incluses dans notre conception plus générale et plus haute englobant un de "bonnes conditions".
De "bonnes conditions" peuvent être définies comme une bonne situation de libre choix. Tout ce dont l'organisme pourrait avoir besoin ou vouloir ou choisir ou préféré. Il n'y a pas de contrainte externe pour faire choisir une action ou chose plutôt qu'une autre. L'organisme n'a pas encore le choix internalisé par l'habitude, la familiarisation, le conditionnement ou le renforcement négatif ou positif, ou des évaluations culturelles extrinsèques héritées et (biologiquement) arbitraires. Il n'y a pas de gratification ou de punition extrinsèques d'un choix plutôt que de l'autre. Tout est disponible en quantité. Certaines conditions techniques d'un véritable libre choix sont remplies: les éléments parmi lesquels doit s'opérer le choix sont patiemment sont temporairement contigus, le temps suffisant est permis, etc.
En d'autres termes, "bonnes conditions" veut dire surtout (totalement ?) de bonnes conditions pour permettre un choix véritablement libre par l'organisme. Ceci veut dire que les bonnes conditions permettent à la nature intrinsèque, instinctoïde de l'organisme de se montrer par ses préférences. Elle nous dit ce qu'elle préfère, et nous supposons que ces préférences expriment ses besoins, c'est-à-dire tout ce qui est nécessaire à l'organisme pour être lui-même, et pour l'empêcher de devenir moins que lui-même (61).
Bien que ce qui précède soit largement vrai, ça ne l'est pas complètement. Tout d'abord, il a été découvert que dans plusieurs espèces, il y a des individus effectuant de bons choix, et d'autres effectuant de mauvais choix, il est possible que cela révèle de causes constitutionnelles, non seulement chez les animaux non-humains, mais aussi chez les bébés humains. Quelques bébés ne peuvent pas bien choisir dans des situations de libre choix, c'est-à-dire qu'ils tombent malades. Deuxièmement, cette "sagesse" de libre choix est aisément détruite chez les êtres humains par l'habituation préalable, le conditionnement intellectuel, la névrose, les maladies physiques, etc. etc..
Troisièmement, et peut-être plus important, les enfants humains ne choisissent pas la discipline, la retenue, le fait de différer, la frustration, même lorsque cela est "bon pour eux". La "sagesse" de libre choix semble fonctionner seulement ou surtout à partir de l'instant présent. C'est une réponse au moment présent et à la situation actuelle. Cela n'êtres ne prépare pas bien pour le futur. L'enfant est "lié au maintenant" et bien que cela ne constitue pas un handicap dans une société très simple, primitive, cela devient un handicap considérable dans une société technologiquement avancée. De ce fait, la plus grande intelligence, connaissance et prévoyance de l'adulte est nécessaire à l'enfant à des fins de contrôle. Les êtres humains ont bien plus besoin les uns des autres aux premières étapes de croissance que d'autres espèces. Nous devrions aussi mentionner ici la remarque importante de Goldstein (33) selon laquelle les enfants qui ne sont pas encore capables d'abstraire ne peuvent fonctionner que parce que les adultes sont capables d'abstraire pour eux.
Ceci implique que la définition de "bonnes conditions" pour les êtres humains a certaines caractéristiques en sus des caractéristiques générales citées ci-dessus, c'est-à-dire disponibilité d'ain bienveillants sur lesquels s'appuyer, et (dans une société complexe) de nombreux autres fraternels sur lesquelles on puisse compter pour faire leur part de la division du travail.
Finalement, parce que les êtres humains ont des "besoins élevés" en sus des "besoin bas" qu'ils partagent avec d'autres animaux, et puisque ces besoins -- c'est-à-dire de sécurité, d'appartenance, d'amour, de respect -- sont tous satisfaisables uniquement par d'autres êtres humains, alors une situation de libre choix doit nécessairement inclure la gratification de ces besoins élevés. Ceci soulève à son tour l'ensemble de la question de la nature de la mère, de la famille, de la sous-culture, et de la culture large. De "bonnes conditions culturelles" peuvent être définies selon les mêmes exigences (c'est-à-dire de situation de libre choix) que nous avons déjà utilisé. C'est-à-dire la "bonne culture" doit fournir la gratification des besoins élevés aussi bien que des besoin bas. Avec cet enrichissement de la définition clairement à l'esprit, il n'est pas nécessaire de modifier la description ci-dessus, bien qu'il soit nécessaire de développer une sociologie comparative des cultures saines et riches afin de comprendre pleinement toutes les implications sociales de la définition (69).
Table des Matières
Appendice I