Il a été démontré à de multiples reprises que des expériences transcendantales ont été vécues par des personnes de toute culture, à tout moment et de toute religion, et de toute caste ou classe. Toutes ces expériences sont décrites à peu près de la même façon ; le vocabulaire et le contenu concret peuvent varier, doivent en fait varier. Ces expériences sont essentiellement ineffables (dans la mesure où même les meilleures expressions verbales ne sont pas vraiment satisfaisantes), ce qui veut aussi dire qu'elles sont non-structurées (comme les taches d'encre de Rorschach). Aussi, elles n'ont au cours de l'histoire jamais été comprises d'une façon naturaliste. Il n'est alors pas étonnant que les mystiques, essayant de décrire cette expérience, ne puissent le faire que d'une façon locale, contrainte par la culture, par ignorance, par le vocabulaire, obscurcissant sa description de l'expérience avec son explication et sa description qui lui est le plus immédiatement accessible à ce moment et à cet endroit.
Laski (42) discute de cette question en détail dans son chapitre sur les "surcroyances" et à d'autres endroits et s'accorde à James pour ne pas en tenir compte. Par exemple, elle indique (p. 14), "dans une assez large mesure, les personnes du groupe religieux connaissent le vocabulaire pour de telles expériences avant de connaître les expériences. Inévitablement, lorsque les expériences sont connues, elles tendent à être rapportées en utilisant le vocabulaire considéré comme adéquat."
Koestler (39) l'a aussi bien dit, "mais parce que l'expérience est inarticulée, n'a pas de forme sensorielle, de couleur ou de mots, elle se prête à une transcription sous de nombreuses formes, incluant des visions de la croix, ou de la déesse Kali, elles sont comme les rêves d'une personne née aveugle. Une authentique expérience mystique peut ainsi conduire à une conversion bona fide à pratiquement n'importe quelle croyance, Chrétienté, Bouddhisme ou adoration du feu" (P.. 353). Dans le même ouvrage, Koestler rapporte avec des détails précis une expérience mystique qu'il a éprouvée lui-même.
Encore une autre façon de comprendre ce phénomène est d'assimiler les Peak-Experiences à des matériaux bruts qui peuvent être utilisés pour différents types de structures, comme les mêmes briques et ciment et planches pourraient être transformés en différent types de maisons selon qu'ils sont utilisés par un français, un japonais ou un haïtien (45).
Je n'ai donc pas prêté attention à ces particularismes locaux, puisqu'ils s'annulent les uns les autres. Je considère la Peak-Experience comme ce qui est commun à tous les endroits et à toutes les époques.
Table des Matières
Appendice D